A la différence du baby blues, la dépression post-partum est un état qui peut durer plusieurs semaines à plusieurs mois et qui nécessite souvent un suivi médical, parfois un traitement médicamenteux (antidépresseurs ou anxiolytiques).
Il est important de détecter cette maladie au plus tôt pendant la période du post-partum, pour le parent qui en souffre bien entendu, mais également pour préserver les relations parent-enfant, et de manière plus générale, pour le bon équilibre de la famille.
Plus tôt le diagnostic sera posé, plus vite une prise en charge adaptée sera mise en place, et plus vite la guérison sera possible. Pour cela, il est nécessaire d’être à l’écoute des signes caractéristiques de dépression postnatale et de se rapprocher d’un professionnel de santé au moindre doute.
Il est tout d’abord primordial que le parent souffrant de dépression post-partum prenne conscience de son état pour se faire accompagner et soigner. En effet, les symptômes dépressifs dont il souffre (tristesse, anxiété, angoisse, agressivité, troubles de l’humeur…) peuvent mener, dans les cas les plus extrêmes, jusqu’au suicide, 2ème cause de mortalité maternelle chez les femmes[1].
Au-delà des répercussions sur la maman ou le papa souffrant de dépression, cette maladie peut être nocive pour le bébé. En effet, le parent concerné risque de ne pas avoir les réponses adaptées aux besoins de son enfant, ce qui peut fragiliser les premiers liens d’attachement.
Une moindre disponibilité due à la maladie peut également avoir des répercussions sur les échanges parent-enfant et donc entraver les interactions précoces, pourtant primordiales pour le bon développement psycho-affectif du bébé.
Le conjoint et/ou les autres enfants peuvent également souffrir de l’état dépressif de la mère ou du père. Vivre avec un proche dépressif est très éprouvant. Au sein de la famille, l’équilibre et l’harmonie peuvent être en péril.
Pour toutes ces raisons, il est nécessaire de rester attentif à tous les signes et symptômes de dépression post-partum, surtout en cas de facteurs de risque.
Si la personne souffrante ne veut pas avouer son état, par honte, culpabilité ou déni, il est important de lui faire prendre conscience qu’elle n’est pas seule, puisque 16,7%.[2] des mères et 8% des pères sont victimes de dépression, dans les semaines suivant l'accouchement, d’après l’étude périnatale menée par Santé Publique France en 2021. Mettez aussi en avant le fait que sa dépression peut également avoir un impact sur le bon développement de son bébé et sur l'harmonie familiale.
Si la fatigue lors des premières semaines avec un nourrisson à la maison est tout à fait normale, restez attentifs aux autres symptômes évocateurs d’une dépression postnatale chez vous et votre partenaire, notamment s’il existe des facteurs de risque. Des symptômes peuvent être momentanément rencontrés lors de la période post-partum (épuisement, tristesse, irritabilité, troubles de l’humeur, angoisse, découragement, isolement social.. etc), la différence réside dans leur intensité et durabilité.
En cas de mal-être, ne pas hésiter à « profiter » des rencontres avec les professionnels de santé lors des consultations post-natales pour se confier : visites de la sage-femme à domicile, entretien post-natal avec un médecin, rendez-vous à la PMI (Protection Maternelle et Infantile), suivi médical de son enfant… sont autant d’espace de paroles pour évoquer sa santé mentale et d’éventuels troubles dépressifs avec des spécialistes en périnatalité.
En cas de suspicion ou de diagnostic d’une dépression post-partum, ils pourront proposer une prise en charge et éventuellement orienter vers un psychologue ou un psychiatre pour un suivi adapté.
Certains tests permettent d’évaluer son bien être émotionnel ou l’état de sa santé mentale dans les semaines suivant la naissance de son enfant. Attention, ils ne permettent pas de poser un diagnostic mais ils constituent une aide au dépistage.
Parmi ces outils, nous pouvons citer l’Edinburgh Postnatal Depression Scale[3] (EPDS) (ou Échelle de dépression postnatale d’Edimbourg, en version française). Un autre test de dépistage de la dépression postpartum, développé par Santé Publique France permet aux nouveaux parents d’évaluer leur bien-être émotionnel, en répondant à plusieurs questions. Pour le faire, cliquez-ici.
En cas de résultat positif sur la probabilité de la maladie, celui-ci doit ensuite être impérativement confirmé ou infirmé par une évaluation clinique menée par un médecin.
Que vous soupçonniez une dépression post partum ou qu’elle soit diagnostiquée par un professionnel de santé, ne vous affolez pas ! Au contraire, c’est le premier pas vers la guérison ! Il suffit parfois de quelques séances avec un professionnel de santé pour sortir de cette maladie. Quoi qu’il en soit, rien n’est figé, et vous pourrez bientôt apprécier de nouveau votre rôle de mère ou de père, grâce à une prise en charge adaptée.
JE RETIENS
Ne restez pas seul(e)s face à des signes dépressifs, de baby-blues ou de dépression postpartum. Parlez-en à votre entourage (amis, famille) et rapprochez-vous de professionnels de santé qui pourront vous accompagner, vous orienter et vous prescrire un traitement adapté si nécessaire, parfois avec médicaments (antidépresseurs ou anxiolytiques). Même si cela n’est pas toujours évident, ne vous sentez pas gêné(es) de parler à cœur ouvert de vos symptômes. C’est la meilleure façon d’en guérir.
Sources
[1]https://www.santepubliquefrance.fr/presse/2021/les-maladies-cardiovasculaires-et-les-suicides-premieres-causes-de-deces-maternels-en-france-en-2013-2015
[2] https://www.santepubliquefrance.fr/etudes-et-enquetes/enquete-nationale-perinatale-2021
[3] (en) J. L. Cox, J. M. Holden et R. Sagovsky, « Detection of postnatal depression. Development of the 10-item Edinburgh Postnatal Depression Scale », The British Journal of Psychiatry: The Journal of Mental Science, vol. 150, juin 1987, p. 782–786 (ISSN 0007-1250, PMID 3651732, DOI 10.1192/bjp.150.6.782, lire en ligne [archive], consulté le 15 novembre 2021)
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